123Gravir/LeBlog


Itinéraires et récits relatifs à des sorties passant du Nord au Sud principalement par l'Ardenne, les Vosges, le Jura, le Chablais, le Haut-Giffre, les Bornes-Aravis, le Mont-Blanc, le Beaufortain, la Vanoise, les Alpes Grées, le Val d'Aoste ...

Rencontres insolites


     Au même titre que les autres activités sportives, la pratique de la montagne est de nature à favoriser les contacts, qu’il s’agisse de se rassembler autour d’une carte pour définir le meilleur itinéraire, d’échanger sur le matériel et les techniques, ou encore de discuter des conditions météo le soir au refuge en prévision de la course du lendemain. Ces rencontres sont multiples, souvent enrichissantes et parfois même insolites. C’est ainsi par exemple, qu’après avoir traversé le Glacier Lombard au Nord des Ecrins, nous nous sommes retrouvés au sommet de l’Aiguille du Goléon en présence d’un petit bonhomme accompagné de son grand-père. Celui-ci nous a raconté avoir été guide plusieurs années auparavant et vouloir à présent faire partager sa passion de la montagne à son petit-fils.


Aiguille du Goléon et Glacier Lombard

     Quelques années plus tôt dans le Vercors, lors d'une randonnée en solitaire, je fus interpellé par deux personnes qui m’ont incité à la plus grande prudence. Ils tentaient en effet de comprendre les raisons de la disparition de leur fille. Il faut savoir que le massif est composé essentiellement de calcaire. Sous l’action de l’eau qui s’infiltre, ces roches carbonatées subissent une importante érosion à l’origine du creusement de nombreuses cavités, qui font le bonheur des spéléologues. Cette infiltration explique aussi pourquoi on ne retrouve aucun cours d’eau sur les hauteurs. C’est le cas des Hauts-Plateaux où l’on observe la présence de lapiaz, fissures creusées dans la roche et qui vont jusqu’à former de petits gouffres. Les parents imaginaient avec angoisse que leur fille avait pu disparaître en chutant dans un de ces nombreux trous.


Hauts-plateaux du Vercors, sur fond de Mont Aiguille

     Lors d’un périple d’alpinisme de 3 jours qui nous à conduit de Tarentaise en Maurienne, le second objectif était l’ascension de la Dent Parrachée. Départ au petit matin depuis le refuge par le col éponyme pour se diriger vers la Pointe de la Fournache et gagner ensuite l’arête menant au sommet. Arrivé à proximité du cairn sommital, nous avons remarqué que nous étions suivi à distance par un alpiniste solitaire. Comme nous étions la seule cordée a partir du refuge, nous en avons logiquement déduit qu’il était parti du barrage situé en contrebas. Nous redescendons par la Brêche de la Loza et nous attablons tranquillement sur la terrasse pour dejeuner sous soleil. Et nous voyons alors passer notre suiveur qui nous gratifie d’un grand bonjour, avant de poursuivre son chemin, imperturbablement, son casque toujours juché sur la tête.


Arête de la Dent Parrachée, depuis le sommet

     Plus récemment, lors d’une sortie en raquettes sur les hauteurs de Pralognan-la-Vanoise, le ciel s’est progressivement chargé. Certes, les prévisions n’étaient pas des plus favorables mais le froid s’est finalement montré plus incisif que prévu et la forte humidité ambiante n’arrangeait rien. Dans ces conditions, je suggérais en guise de boutade que l’on s’arrête à la Montagne pour prendre un café et je ne croyais pas si bien dire. Alors que nous nous me faufilions entre les chalets, une voix nous interpella : il s’agissait en réalité du propriétaire d’un des chalets qui était monté en ski de randonnée par la piste. Il nous offrit l’hospitalité, un bon café devant un feu de bois, et nous raconta des histoires du passé. Un grand moment de chaleur humaine ...


Les chalets de La Montagne sous la grisaille