123Gravir/LeBlog


Itinéraires et récits relatifs à des sorties passant du Nord au Sud principalement par l'Ardenne, les Vosges, le Jura, le Chablais, le Haut-Giffre, les Bornes-Aravis, le Mont-Blanc, le Beaufortain, la Vanoise, les Alpes Grées, le Val d'Aoste ...

jeudi 20 novembre 2014

Bois de la Houssière (Hainaut)

     D'une superficie d'environ 650 Ha, le Bois de la Houssière tire son nom du Houx, arbuste bien connu aux feuilles persistantes et aux baies rouges. S'étendant autrefois jusqu'à la Forêt de Soignes et classé depuis 1940, ce massif forestier est maintenant intégré en grande partie en zone Natura 2000. Il abrite de nombreuses espèces (Hêtre, Chêne, Bouleau, Pin sylvestre, ...) et comprend des zones humides où croit l'Osmonde royale, une fougère protégée. Les oiseaux forestiers comme le Pic noir sont bien présents, de même que le Blaireau. Cette forêt s'est développée sur une butte de sable bruxellien déposé au fond de la mer durant l'ère tertiaire (65 à 2 millions d'années avant notre ère). A la fin du XIXe siècle, plusieurs sablières ont vu le jour pour cesser leurs activités une centaine d'années plus tard et l'une d'elles abrite actuellement une Réserve Domaniale. A l'extrémité Sud, une borne géodésique surnommée le «Bonhomme de fer» contribua à établir la carte de la Belgique par triangulation avec plusieurs dizaines d'autres points, en particulier la Butte du Lion de Waterloo et le Beffroi de Mons.


Bois de la Houssière aux couleurs automnales
     En partie privé, le site reste néanmoins accessible au public en de nombreux endroits par le biais notamment d'itinéraires balisés au départ des villages voisins. Dans le bois, un parcours santé empruntant une ancienne voie de tram s'étend sur 5 km environ et peut-être complété par 2 boucles vers le Nord et vers le Sud portant l'itinéraire à une quinzaine de km. C'est ce dernier que nous avons retenu en cette journée d'automne, commencée sous la grisaille pour se poursuivre sous une franc soleil, provoquant une explosion de couleur dans les sous-bois. Alors que la piste en revêtement dur laissait présager un parcours aménagé, le tracé se révèle en réalité très varié, alternant pistes forestières souvent détrempées et sentiers tortueux cheminant sur un relief parfois accidenté. Par endroits, le faible feuillage permettait d'apercevoir la haute tour de l'ascenseur à bateaux de RonquièresLes indications d'ouverture de chasse parfois sommaires nous ont amenés momentanément à côtoyer un groupe de chasseurs, avec le danger que cela peut représenter. Plus de peur que de mal. Ouf !


Parcours santé, ascenseur, Bonhomme de fer, Chapelle St-Hubert, Amanite tue-mouches

Novembre 2014

mercredi 12 novembre 2014

Lac de Bambois (Condroz)

     Dénommé le « Grand Etang » ou encore « Li Grand Vèvî » en patois local, le lac artificiel de Bambois remonte au Moyen-Age. Ce plan d’eau d’une surface de près de 40 ha est alimenté au Sud-Ouest par le ruisseau de la Belle Eau, aux eaux acides provenant de sources situées dans une zone forestière de l’Ardenne Condruzienne. Le ruisseau des Bons Enfants qui l’alimente au Nord-Est prend quant à lui sa source en terrain agricole. Dans les années ’50, le tourisme s’y est fortement développé et la halte ferroviaire de Bambois-Plage voyait débarquer une foule nombreuse. Des terrains de camping ont également vu le jour aux abords du site mais la surfréquentation et l’absence d’infrastructure adéquate a conduit une trentaine d'années plus tard à une importante pollution. Il faudra attendre les années ’90 pour voir se développer un programme de réhabilitation et de gestion durable. Le lac et les forêts sont maintenant inscrites en zone Natura 2000 et de nombreuses espèces d’oiseaux nicheuses ou migratrices y sont recensées. Son intérêt est également entomologique et botanique.

Lac de Bambois

     Du secteur aménagé pour le public, volontairement restreint et situé à l’écart des zones d’intérêt biologique, 2 itinéraires de promenade de 5 et 10 km environ parcourent les bois et les champs entourant le Lac de Bambois. Un parcours non balisé a cependant été privilégié lors de cette sortie automnale, même s’il rejoint par endroits les tracés de promenade ou accompagne temporairement le GR125. Le point de départ est situé à Bambois-Plage, sur l’ancienne ligne de chemin de fer désaffectée et maintenant intégrée au réseau de voies lentes (RAVel) praticable à pied ou à vélo. L’itinéraire chemine dans le Bois l’Abbé, ainsi nommé en raison de son appartenance à l’Abbaye bénédictine Saint-Gérard de Brogne située à quelques kilomètres au Sud-Est et fondée au Xe siècle. Au monument érigé à la mémoire de 2 officiers français décédés en 1940, il amorce un retour vers le lac qu’il rejoint par son extrémité Sud. Des chemins souvent détrempés en cette période mais une luminosité exceptionnelle et, cerise sur le gâteau, la possibilité d’observer le Héron cendré et la Grande Aigrette.

Massettes, Bois l'Abbé, monument aux morts, ancien passage à niveau, Héron cendré

Novembre 2014

jeudi 6 novembre 2014

Vallée de la Sambre (Thudinie)

     Rivière franco-belge, la Sambre prend naissance en Picardie, pour s'écouler ensuite dans le Nord-Pas de Calais, traverser la frontière et venir se jeter dans la Meuse à Namur. Elle a vu son cours profondément modifié au fil des ans, notamment par la canalisation d'une partie croissante de son cours depuis le Moyen-Age et a subi, plus récemment, l'influence des bassins miniers qui jalonnent son parcours. En remontant un peu plus loin dans l'Histoire, au VIIe siècle, c'est dans un de ses méandres que fut construite l'Abbaye d'Aulne, un monastère de moines cisterciens. Comme les abbayes de Villers et de Clairefontaine fondées plusieurs siècles plus tard, elle fut détruite peu après la révolution française et sa bibliothèque, riche de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrages, fut incendiée. L'église Saint-Joseph qu'elle abrite fut bâtie en 1869. Certains bâtiments sont actuellement occupés par une maison de retraite et une brasserie a vu le jour en 1998. Comme les Rochers de Freyr, mais aussi les Abbayes de Villers et Notre-Dame du Viviers, le site est inscrit au Patrimoine majeur de Wallonie.


La Sambre non loin de l'Abbaye d'Aulne

     Le temps s'annonçait radieux en ce premier week-end de novembre. Départ donc pour la Thudinie et la vallée de la Sambre, à une trentaine de km au Nord des Lacs de l'Eau d'Heure. Un bref examen de la carte permettait en effet d'envisager une jolie boucle à partir de l'Abbaye d'Aulne. Peu de monde au moment d'effectuer les premiers pas mais il en sera tout autrement au retour, les abords de l'abbaye étant très prisés des promeneurs. L'itinéraire choisi emprunte initialement le chemin de halage sur plusieurs kilomètres. Hormis quelques pêcheurs, plus nombreux aux endroits accessibles par les voitures, le parcours est réalisé dans un isolement presque total. Les écluses se succèdent avant de gagner au retour les hauteurs de la Sambre, emprunter le GR129 et effectuer un crochet par les étangs situés derrière l'abbaye. Près de 20 km d'un parcours essentiellement boisé permettront d'observer Buses variables, Hérons cendrés et Grands Cormorans sous une superbe lumière automnale, nous incitant à multiplier les visites en toutes saisons au gré d'itinéraires variés.


Belvédère, Jacinthe des bois, Abbaye d'Aulne, Bois de la Gratière, Château d'Hourpes

De Novembre 2014 à Avril 2018

lundi 3 novembre 2014

Rochers de Freyr (Condroz)

     Situés dans le Condroz, les rochers de Freyr tels le Mérinos, l’Al’Lègne et les 5 Anes s’élèvent sur la rive droite de la Meuse au Sud de Dinant. Dans un pays souvent qualifié de plat, ils représentent l'un des massifs rocheux les plus attractifs. A l’instar du site de Marche-les-Dames situé plus au Nord, ces rochers constituent en effet un lieu très fréquenté par les adeptes de l'escalade. Plus de 600 voies de tous niveaux y ont été ouvertes au cours du temps, depuis la première remontant à 1930. Le site présente également un attrait du point de vue géologique, notamment par la présence de plissements calcaires remontant au Carbonifère (± 300 millions d’années), comme le Synclinal de Freyr. La flore n’est pas en reste avec, outre la végétation habituelle des sous-bois de feuillus comme l’Anémone des bois, le Sceau de Salomon et le Gouet tacheté, de nombreuses espèces colonisant les pelouses comme l’Orpin des rochers, la Laitue vivace ou encore le Sisymbre d’Autriche. Il n'est dès lors pas étonnant qu’une partie du site soit située en zone Natura 2000.

Château et Rochers de Freyr de part et d'autre de la Meuse

     Au départ du Refuge Duchesne crée en 1958 par les membres du Club Alpin Belge, un parcours en boucle de plus de 10 km permet de rejoindre en contrebas les bords de Meuse, offrant une belle vue sur le Château de Freyr situé sur l’autre rive. Sa partie la plus ancienne date du XVIe siècle, reliquat d’un château-fort remontant au XIVe siècle. Ses jardins « à la française » furent quant à eux dessinés au XVIIIe siècle. Comme les rochers auxquels il fait face, le château est inscrit au Patrimoine majeur de Wallonie. Plus au Nord en longeant la Meuse, on gagne le Prieuré d’Anseremme qui fut construit sur les terres que possèdait l’Abbaye de Saint-Hubert depuis le IXe siècle. Ensuite, un large crochet le long de la Lesse, un affluent de la Meuse, permet de rejoindre par le plateau le Ravin du Colébi et la Noue du même nom. Bien que d’une étendue plus modeste, cette zone humide n’est pas sans rappeler celle de Mornimont située en Hesbaye. Au final, de petites routes de campagne et des sentiers escarpés pour une belle découverte automnale de diverses richesses naturelles et patrimoniales.

Mérinos et Tête du Lion, Château de Freyr, plateau, Noue du Colébi, Prieuré d'Anseremme

Novembre 2014